BACAR : La case tribunal avant réconciliation

Publié le 19 Juillet 2015

Mohamed Bacar, ancien Président de l'Ile Autonome d'Anjouan

Mohamed Bacar, ancien Président de l'Ile Autonome d'Anjouan

Ceux qui sont nés le jour de la délivrance du séparatisme ont dix huit ans aujourd’hui, donc si recensés, ils peuvent voter. Heureusement avec les réseaux sociaux, les natifs de cette année 1997, ne connaitront pas l’histoire à l’envers comme raconte-t-on aux nôtres de Mayotte. Alors, tout commence depuis qu’il y avait une république fédérale islamique des Comores avec un drapeau vert blanc de paix et de fraternité.  Feu, Taki chef de l’Etat comorien, avait dit à Ibrahim Halidi son ministre de l’intérieur : « Il parait que les anjouanais veulent se retirer de l’ensemble de l’archipel. Il faut réprimer cette montée et maintenir l’ordre ». Sans hésitation, I.Halidi répond : « zo mwana shiromani za hedzwa hoho, be tsi shintru ». La suite fut aux antennes de RFO : « La barre est montée si haut. L’indépendance d’Anjouan est irréversible ». Déclarait M. A. Madi, alias Mdjamawé, ancien premier ministre des Comores.

Une île prise en otage par les siens, des exécutions sommaires, des chasses à l’homme. Avec Achrafi Said Hachim, ministre de l’intérieur de l’époque, succédant I.Halidi, Taki tenta vainement un débarquement. Trahisons donc. Les militaires anjounais ont rejoint les rebelles. « Shinu nde isiwa shatru ».La crise séparatiste repoussait la population d’Anjouan vers les autres îles. Ngazidja a été affluée par des comoriens d’Anjouan. Et cette misère devient un fruit mûr. L’opération « chasse aux anjouanais » a été déclarée à Ngazidja. Le port de Moroni, le marché Volo-volo, furent le théâtre de désordre « ndrimu ou ndimu » opération « nettoyage ».

Un butin de la seconde phase  

Prétextant maintenir l’ordre, Tadjidine Ben Said Massound, président intérimaire est renversé pour préserver l’intégrité territoriale. Ironie du sort. Le séparatisme a été mis en route à Anjouan. Là, il y avait Abdallah Ibrahim, Shamasse, Abeid, Ba goulam, Charikane… tandis que d’autres artisans étaient à Ngazidja. Mr Ibrahim Halidi, Djamaldine Salim, Caambi El-yachourtu, Djaffar Salim, tous dans leurs logements de fonction à Moroni. Un Charikane, qui auparavant, venait à Moroni puis partait avec une enveloppe de billets de banque remise par Taki, pour mater le mouvement de l’OPIA. Et là, Ahmed Abdallah Sambi alors député de l’époque, défilait dans les rues de Moroni en solo, au nom de l’île d’Anjouan, et sur sa pancarte « hoho Ndzuwani binduki zitsi lila ».

Et si l’on parle de ce qui faisait la force du mal ?

Durant tout le pouvoir séparatiste de l’île d’Anjouan, Mohamed A. Madi, Alias Mdjamawe,  Mohamed Bacar et consorts avaient leur audience à foison à la station Djabal TV d’Ikoni. Ce temps-là bénéficiant de l’appui du pouvoir en place de l’époque. Une CRC maitresse de la pluie et du beau temps. Ensuite, Mr Mdjamawe a été nommé à l’ambassade des Comores à Tana par la CRC, toujours au pouvoir. Ne fut-ce pas une dette d’honneur ? Personne ne le sait. Un séparatisme soutenu depuis Ngazidja pour finir à la dislocation de l’archipel. Ensuite, sous  Sambi, Djabal TV a été la chaine de propagande de Mdjamawe, l’homme fort d’Anjouan, île en otage en 2006. C’est à travers cette chaine qu’il défiait l’ensemble de l’archipel et le pouvoir en place. Je riais un peu quand j’entendais Abdou Madi dire :« Moinguiyé, écoute, Moinguiyé, ici la situation est dans nos mains ». Moindjié le plus CRC des journalistes.

Débarquement à Anjouan

2008, le débarquement à Anjouan. Un règlement de compte entre Matsaha et kabaila. L’enfant de Mutsamudu et celui de Barakani se livraient un combat d’orgueil. Sambi a chassé M.Bacar du pouvoir d’Anjouan et organisait malicieusement sa fuite car leur point commun est le séparatisme. Mais la naïveté est de caractère de Grand-comorien. Le mois d’Août 2013, Djaffar Salim dit Sarko, est nommé au poste de coordinateur entre les autres îles et Anjouan. Rien que les autres îles et Anjouan, illustre l’abandon de l’île d’Anjouan par les autorités notamment en place. C’était bien le lendemain de l’entrée de la CRC au régime Iki, particulièrement au cabinet présidentiel. Si Mdjamawe à l’ambassade des Comores à Tana, pourquoi pas sarko à ce poste ? Aujourd’hui, 2016 s’annonce, la chasse aux voix se lance. Ils troquent la souffrance de la population anjouanaise, son calvaire pendant onze ans d’oppression et de subversion contre des voix probables. Une population de Ndzuwani, martyrisée, humiliée…

La tolérance assassine

Réintégrer Mohamed Bacar et ses hommes, pour qu’un parti se fasse des bulletins à Anjouan, est un crime. Comment peut-t-on parler de la réconciliation en oubliant les victimes ? Le mois d’avril 2013, le chef de l’Etat Ikiliou Dhoinine avait montré son opposition face au retour des séparatistes au pays. Savait-il qu’il n’allait pas tenir jusqu’au bout ? C’était la logique des choses, car il faut que ces tortionnaires soient jugés et punis sévèrement. Et les intégrer par décret, c’est une autre phase de séparatisme, donc légal. Comme on fait pour l’ETA au pays Basque et le PKK en Turquie, il faut lutter contre ces démolisseurs du pays. Nos Abdullah Ö Calane à nous méritent une punition sévère.

Il y a quelque temps le ministre de l’intérieur Houmed Msaidié, parlait de paix et de stabilité. C’est pour cela que d’une façon venimeuse, il promet interdire la candidature de Sambi coûte que coûte. Oui c’est pour l’ordre. Et l’arrivée de Mohamed Bacar, le ministre H. Msaidié, promet d’utiliser quelle mesure pour empêcher le bain de sang, les règlements de comptes par machette à Anjouan ? Si le ministre de l’intérieur autorise l’arrivée de Mohamed Bacar et ses hommes aux Comores avant d’être jugés ou même reste indifférent, sans doute, pourra-t-on douter une implication sienne dans la revitalisation de ce séparatisme à Anjouan, l’un des obstacles que connait le pays ?  Ce qu’il faut savoir, Mohamed Bacar, tortionnaire, le temps qu’il était au pouvoir avait un de ses conseillers, originaire de l’île de Ngazidja. Ce qui illustre que ce séparatisme avait été encouragé par des natifs de Ngazidja même.

 

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

Rédigé par 6Juillet

Publié dans #Zaléo na Mawudu

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